Dans une gouvernance qui se veut durable et responsable, chaque administrateur doit veiller à l’intérêt social de la société. Mais comment le définir ?
L’intérêt social, c’est l’intérêt propre de la société, personne morale, qui transcende les intérêts particuliers en les incluant dans une synthèse fédératrice.
Pour produire et prendre des décisions qui respectent cet impératif, l’expertise technique et l’expérience de chaque membre du conseil ne suffisent pas. Encore faut-il que chacun puisse véritablement apporter sa contribution à l’échange des idées plutôt que d’en remporter le combat.
Pour le dire autrement, l’intelligence collective d’un conseil ou d’un comité stratégique ne se réduit pas à la somme des intelligences individuelles qui le composent. Elle désigne les capacités intellectuelles du groupe résultant des multiples interactions entre ses membres. C’est le partage des connaissances, des compétences et des expériences d’une somme d’individus liés par un projet commun, qui permet d’améliorer la performance globale du groupe
Pour produire un débat riche et constructif, quatre règles du jeu collectif s’imposent :
1/ Écouter avec attention.
Le débat collectif requiert l’écoute attentive des autres et l’acceptation de ne pas tout savoir seul. Posture fondée sur la volonté de grandir par l’échange et la recherche conjointe de la bonne décision.
2/ Dialoguer vraiment.
L’espace doit être laissé afin que chacun puisse s’exprimer dans un dialogue authentique, qui surmonte les seuls arguments d’autorité. Dialoguer c’est aller de soi vers les autres et des autres vers soi. Double mouvement qui permet de penser et d’agir ensemble et d’avancer dans la même direction.
3/ Créer un climat de confiance réciproque.
Confiance vient du latin cum fidere, qui signifie avec foi. Faire confiance c’est donc prendre un risque pour permettre l’espace nécessaire à la production d’un échange riche. Trois piliers établissent la confiance : transparence, écoute, respect.
4/ Faire preuve de bienveillance.
La bienveillance doit ici être entendue dans son double sens : la disposition d’esprit qui incline à la comprendre les autres de manière ouverte. Mais également la vigilance à bien percevoir tout ce qui se dit et à réagir en conséquence.
Ces règles du jeu ne sont pas innées : comme toutes les vertus, il convient de les pratiquer pour les rendre vivantes. Ainsi, chaque administrateur est en devoir de les connaître, de s’y former et de les pratiquer, pour une gouvernance durable et responsable.